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37 messages.
William a écrit le 26 mars 2024 à 18h28
J'ai été baptisé tardivement, à l'âge de 9 ans, c'était un choix personnel. Le collège public de mon quartier était très mal fréquenté et le choix du collège privé catholique de ma ville s'est imposé de lui-même, d'autant plus que nous entendions dire le plus grand bien à la paroisse. J'étais heureux d' y aller.
Il n'y avait certes pas de racket comme dans le collège public voisin mais les humiliations et les violences sexuelles à l'encontre des plus jeunes y étaient très fréquentes sans que la direction ni l' aumônerie n'interviennent.
Je garde le souvenir de fréquentes mises à nu imposées aux élèves de 6ème et de 5ème par ceux de 3ème, dans les vestiaires du gymnase mais pas seulement. Le grand jeu des 3ème consistait à nous coincer dans une pièce et de nous forcer à nous déshabiller avant de nous promener nus dans les couloirs de l'établissement. Les adultes, surveillants et professeurs n'intervenaient pas ,se contentant de surveiller de loin d'un air amusé Mes parents furent reçus par le directeur qui assura qu'il s' agissait simplement de "bizutage " et qu'il ne fallait pas dramatiser.

Il était pour le moins étrange de parler de " bizutage " concernant des gamins de 11-12 ans...
Les violences ne s'arrêterrent pas à ces mise à nu déjà humiliantes ,les élèves de 3ème nous imposerent d'autres sévices , tel la simulation de fellation avec une banane, le fait de devoir casser un œuf en serrant les fesses ou ce qu'ils appelaient la " dédicace ", le fait pour un gamin entièrement nu de se voir apposées les signatures des 3ème au stylo feutre partout sur le corps. Je l'ai vécu,de même que des attouchements par certains élèves qui profitaient de la nudite.

Les responsables de l'établissement, y compris de l'aumônerie, savaient mais ne disaient rien... C'est cette complicité écœurante qui me révolte le plus, surtout dans un établissement se réclamant des valeurs chrétiennes..
William a écrit le 25 mars 2024 à 18h26
Dans mon collège catholique les violences sexuelles entre jeunes étaient fréquentes et tolérées sous prétexte de "bizutage ".
R de Liège a écrit le 14 mars 2024 à 11h17
Bonjour,
J’ai été victime moi aussi des attouchements sans ambiguïté des Pères C et B au Petit Séminaire de Chavagnes-en Paillers et je me suis parfaitement reconnu dans le livre de Jean-Pierre Sautreau « Une Croix sur l’enfance ».
Je ne souhaite pas témoigner à visage découvert car j’ai fait ma vie, et ma famille n’est pas au courant.
Samedi dernier, j’ai assisté à Chavagnes à la projection du film « Le Prix d’une Vie » et des discussions qui ont suivi.
J’avoue que je ne comprends pas la position de votre collectif qui est allé à Rome voir le Pape et de blaguer avec lui au son du saxophone, c’est quand même le représentant d’une Église qui a violé notre enfance et protégé nos prédateurs. Comment peut-on faire comme si rien ne s’était passé ?
Même si je suis mal placé pour en parler parce que je me suis toujours tu, je ne comprends pas cette sympathie entre les victimes et les bourreaux.
Réponse d’administrateur par : adminjr
Bonjour,
Merci de votre témoignage et nous respectons votre anonymat.
Il semble que vous fassiez la confusion entre le Collectif85 et l’association AMPASEO.
Le Collectif85 a œuvré pendant plus de 4 ans en toute indépendance de l’Église.
Certes, nous avons travaillé avec le diocèse de Luçon avec lequel nous avons trouvé une repentance sincère de ce qui nous était arrivé, et des interlocuteurs de qualité. Nous avons entre autres participé à la cérémonie de reconnaissance et de repentance du Père Jacolin. Cette cérémonie a fait un bien fou à bon nombre d’entre-nous qui se croyaient soit seuls dans leurs malheurs, soit abandonnés du monde entier.
Mais, ne nous trompons pas de cible, nos bourreaux, ce sont les hommes d’Église qui ont profité de leurs emprises sur nos jeunes cerveaux pour assouvir leurs plus bas instincts, allant jusqu’à se justifier par une protection divine !
Nous avons découvert avec le Collectif85 que toute la hiérarchie était au courant et protégeait les pédocriminels par peur du scandale ou pour maintenir le taux de remplissage des séminaires !
Nous avons bataillé ferme avec l’INIRR pour faire reconnaitre la spécificité de la Vendée où le diocèse avait emprise sur toute la société civile et religieuse, et nous sommes fiers d’avoir obtenu (très difficilement, il faut reconnaitre) cette spécificité.
L’AMPASEO, qui a organisé cette projection, est une association créée il y a quelques mois quand le Collectif85 s’est mis en sommeil par trois anciens membres.
Ils sont résolument proches le l’Église, dans leur statut il est indiqué « en collaboration étroite avec l’Église », c’est leur choix.
Ils sont allés voir le Pape qui leur a demandé pardon.
Mais le vieillard en blanc n’est pas l’Église en sa totalité, et ils vont bientôt s’en rendre compte. Pendant des années nous avons bataillé contre le système qui fait que chaque évêque fait ce qu’il veut en son diocèse et que la bienveillance affichée n’est souvent pas suivie d’actes. Dans bon nombre de diocèses, le sujet de pédocriminalité des clercs est tabou, et ce ne sont pas les recommandations de la CEF (Conférence des évêques de France) qui changent grand-chose.
Le Collectif85 n’a donc pas la même politique que cette association.
Pascal de T. a écrit le 1 février 2024 à 19h28
: Bonjour a tous,
Apres avoir été élève au Petit Séminaire de Chavagnes en Paillers de la 6eme a la 4eme.
Moi personnellement je n'ai pas été victime, mais je me souviens très bien du professeur d'anglais le père I* qui étais
plus que louche, notamment auprès d'un élève dont je me souviens encore du nom (***)qu'il caressais pendant les cours.Et du professeur de math,le père B*,qui lui vérifiais tout le dortoir si l'on avait bien enlevé nos sous vêtement avant de dormir. Comme je l'ai dit je n'ai pas été victime,mais je tenais a témoigner dans le but de peut-être vous aider.
Bon courage,et merci pour votre travail.
Pascal
Réponse d’administrateur par : adminjr
J'ai remplacé les noms par **
Orane de Lille a écrit le 30 décembre 2023 à 20h03
Votre texte à lier …
Je viens de voir le documentaire Infrarouge qui retrace vos courageux témoignages et dénonciations.
Je suis psychologue et ai partagé sur ma page professionnelle vos liens en soutien. Je suis certaine qu'ils aideront d'autres victimes.
Je vous laisse ce petit message pour, d'abord, vous féliciter d'être de tels exemples de courage et de résilience ! Et, ensuite pour vous indiquer un lien que vous pourriez peut-être partager vous-même dans vos "liens utiles". Il s'agit d'un site bénévole qui permet de mettre en relation des victimes d'un même agresseur lorsque le nom de celui-ci est connu : COABUSE.FR
Le service rendu par ce site a déjà permis la condamnation de plusieurs prêtres pédophiles et peut être une autre manière de retrouver encore des victimes.
Bien à vous,
Orane
Réponse d’administrateur par : adminjr
Bonjour Orane, je viens de rajouter le site dans les liens
Paul de PARIS a écrit le 30 décembre 2023 à 9h37
Bonjour à toutes et à tous (depuis PARIS).
Je vous écris après avoir vu le documentaire "Le prix d'une vie..." diffusé par France 2 le 05/12/2023. Je voudrais simplement vous saluer, vous témoigner mon soutien, ma compassion et mes très vifs encouragements dans votre combat pour la Vérité, le Respect, la Dignité... En tant qu'être humain et citoyen, je suis sidéré, choqué, révolté... En tant que catholique (quadragénaire), j'ai honte du mal qui vous a été fait, infligé ; honte pour les abuseurs qui ont trahi votre confiance et leur mission ; honte pour celles et ceux qui savaient et n'ont rien dit, rien fait ; honte pour une institution indigne qui n'a pas su ou voulu être à la hauteur de ses folles prétentions morales.
"La Vérité vous rendra libres", je le crois très profondément. Courage!
Cordialement.
Paul, PARIS 14ème
GP a écrit le 18 décembre 2023 à 10h44
J’étais au petit juvénat des frères de St Gabriel à La Tremblaie, près de Cholet entre 1960 et 1962.
Je n’y ai subi aucune maltraitance.
J’avais lu avec un grand intéret l’année dernière le livre "une croix sur l’enfance" dont l’écriture poétique et sensible n’en est pas moins soucieuse de la vérité des faits et c’est sa force. Tout récemment j’ai aussi regardé "le prix d’une vie" à la télévision.
Si les règles de vie collective à la Tremblaie m’ont indéniablement structuré (né dans une famille nombreuse avec père alcoolique et violent le plus souvent absent) j’en ai ensuite retiré un rejet définitif de la religion avec le sentiment de m’être fait abusé moralement par endoctrinement précoce.

J’avais 13 ans dans cet internat et après une période de vie mystique tout à fait sincère, est venu la panique le matin de la rentrée de ma 3em année. Le sentiment d’avoir mis la main dans une sorte d’engrenage qui allait m’engloutir pour la vie entière. Je savais par mon frère ainé, lui-même frêre de St Gabriel, que le parcours des voeux était l’autre piège de cet engrenage…
Ce matin là le frère directeur est donc venu (je crois bien en mobylette, 30 km aller et 30 km retour) pour me récupérer. Deux heures avec ma mère à essayer de me convaincre de revenir n’y ont rien fait, ma décision était prise et bien prise, mon avenir à nouveau ouvert.
Plus tard est demeuré le sentiment de m’être fait "avoir" dans ce conditionnement mystique, manipulé comme un bébé docile. Vis à vis de la religion une colère sourde ne m’a jamais vraiment quitté.
Je conserve cependant une grande estime pour ce frère directeur qui m’a enseigné, lors d’entretiens particuliers dans son bureau, les merveilleux secrets de la reproduction humaine…(le mot sexualité n’avait pas cours). Et je frémis à l’idée de ce à quoi j’ai échappé si j’avais eu face à moi, presque genoux contre genoux, une autre personne que cet honnête homme.
Je précise ces choses car j’ai entendu une fois avec stupeur à la télévision qu’une personne l’avait mis en cause. Mais ses reproches ne m’ont pas semblé très convaincants.

La sexualité humaine est vue par la religion catholique comme impure. Un système "contre-nature" de refoulement par la notion de "péché mortel" se met en place dès la formation des futurs prêtres ou futurs religieux. Il suffit de voir un membre du clergé parler de sexualité, c’est à chaque fois pitoyable, des circonvolutions brouillonnes et embarrassées qui aimeraient dire sans les mots, ces mots de la sexualité qui semblent pour eux des charbons ardents ! Incapables d’être clairs, d’être précis ! D’entrer vraiment dans le sujet ! Et c’est tout ce refoulement qui produit des comportements déviants et criminels.

Jean-Pierre Rousseau parle plusieurs fois dans son livre de fonctionnement sectaire. En le lisant j’ai compris de quelle pensée était issue le fameux "célibat" des prêtres. S’il ne s’agissait que de célibat il n’y aurait pas eu de problème, du moins le nombre de prédateurs en eût été diminué, mais il s’agit de chasteté, c’est à dire d’abstinence sexuelle totale, la masturbation étant un péché mortel ! Là il faut comprendre que le séminariste offre sa chasteté à Dieu comme la jeune musulmane offre sa virginité à son fiancé, c’est du même ordre, la folie en plus, le fiancé n’exige pas de sa belle qu’elle soit vierge à vie ! L’Eglise pourtant l’exige de ses prêtres….vivez sans corps et sans désir !

Mon amitié fraternelle à vous, les victimes de ce système criminel qui voudrait bien ne plus l’être mais est toujours aussi aveugle.

Bien cordialement
MC de Nantes a écrit le 11 décembre 2023 à 17h30
Je suis la secrétaire d une association qui regroupe les victimes de la congrégation du bon pasteur et nous avons vu votre documentaire sur la 2 et nous avons été choqué par vos témoignages et voudrions vous dire toute notre compassion et soutien ,vos histoires sont semblable a la notre , coups , humiliations , attouchements et viols pendant des années , la congrégation ne reconnait pas les faits et nous avons pris un avocat.
JM a écrit le 10 décembre 2023 à 10h53
Depuis un an les événements ont provoqué un sursaut. J'ai envoyé mon témoignage à la CRR. Je vous contacte pour réagir à tous vos témoignages courageux dans le reportage "le pris d'une vie".
Lorsque M Garapon entend avoir des doutes sur le niveau d'information des institutions sur les agissements des criminels sexuels qu'elles abritent, je reste sans voix. Je suis sorti de la congrégation des frères de Ploërmel en 1992, après avoir dénoncé les agissements sexuels d'un confrère G.V., supérieur de la communauté. Les responsables ont préféré accepter mon départ plutôt que de le remettre entre les mains de la justice.
Il y a deux ans un prédateurs sexuel toujours en contact avec des jeunes a été déplacé pour être responsable des catéchètes au niveau national. Celui qui a dénoncé les faits ne veut pas déposer de plainte. Il a reçu la visite du supérieur des frères de Ploërmel pour étouffé l'affaire. Il a parlé des faits devant sa compagne et ses enfants alors qu'il n'avait jamais parlé des faits. Ces faits ne se sont pas déroulés il y a 50 ans, c'est en 2021.
Je vous trouve courageux d'être allé écouter le supérieur de la congrégation des frères de St Gabriel qui a osé vous dire qu'il condamne les actes mais que seul Dieu juge les personnes.
Pour ma part la congrégation des frères de Ploërmel est le pendant en bretagne des frères de St Gabriel. Les pères JMLM et GD
Dans mon cas, je viens d'envoyer le questionnaire à la CRR. J'attends leur réponse.
merci pour votre travail, votre écoute et votre patience.
Noilhan a écrit le 10 décembre 2023 à 8h34
Ce système de notation - ces 60.000 € maxi - mais c'est ridicule, c'est honteux ! Je suis révoltée. Dès lors que vous avez été abusé une seule fois, 60.000 € ça ne purifie pas les souvenirs, le mentale souillés par ces prêtres ! Je suis en révolte absolue. Votre dignité est magnifique, magnifique. Vous êtes touchants, bouleversants ... comment ne pas être collectif85 ? je suis Collectif85 ! Je vous embrasse fraternellement.
Moi aussi je me dis c'est pas possible quoi ...
Réponse d’administrateur par : adminjr
En fait peu de victimes ont obtenu 60.000€, selon la dernière communication de l'INIRR la moyenne est de 36.000 €.
Mais qu'importe l'argent ! le principal est que l'Église ait reconnu les faits et les complicités dont ont bénéficié les agresseurs.
Il y a eu également un grand nombre de demandes de réparations non-financières dont le documentaire n'a pas parlé, entre autres :

- demande de débaptisation de lieux portant le nom de pédocriminels ou de ceux qui les ont protégés.
- inscription de dossier personnel du religieux des faits reprochés.
- remise d'1€ symbolique par le Président de la Conférence des Évêques
- ...
Gwénolée a écrit le 10 décembre 2023 à 8h33
Je veux juste vous exprimer ma sympathie ; je vous ai écouté dans le prix d'une vie, et j'ai eu mal pour vous. Vraiment mal. Comment l'Eglise peut-elle ne pas déposer le bilan ? Tant de victimes, tant d'enfants, tant de femmes ... Bravo pour vos batailles, votre courage.
Florence a écrit le 8 décembre 2023 à 18h44
Message: Bonjour,
Je suis très sensible à la douleur incommensurable infligée aux enfants et ai visionné un reportage sur France 2 qui me bouleverse. J’avais réalisé une œuvre artistique il y a quelques années et je souhaiterais vous en faire adresser une copie, modeste cadeau d’une femme ordinaire pour des gens extraordinaires. Pourriez-vous m’adresser votre adresse ainsi que le nom d’un contact auxquels je pourrais expédier mon collage si vous êtes d’accord bien entendu
Merci à vous
Florence
Réponse d’administrateur par : adminjr
Bonjour Florence,

Nous serions ravis de mettre votre oeuvre sur le site, mais pour cela il faut nous laisser vos coordonnées,

Merci de nous contacter à co*****@co*********.fr

Jean-René
Administrateur du site
Paul de Poitiers a écrit le 7 décembre 2023 à 1h10
Catholique pratiquant, je veux vous remercier pour le combat que vous avez mené et continuez de mener pour que les violences donc vous avez été victimes ne soient pas tues, condition absolument nécessaire non seulement pour votre convalescence mais aussi pour que nous ayons une chance de changer en profondeur les processus et comportements qui ont permis à des criminels de prospérer dans la plus totale impunité.

J'espère vivement que la joie qui est au cœur de cette vie nous vous a pas été ravie définitivement, et pleure avec celles et ceux pour qui la souffrance est plus grande.
Olivier de Chatou a écrit le 6 décembre 2023 à 21h49
Bonjour,
J'ai vu le film hier soir.
J'ai honte de mon Eglise, elle me dégoute, elle me révolte.
Mais vous, quel courage, vous êtes tous magnifiques.
Je vous souhaite de retrouver la paix et la joie de la vie.
Je suis de tout coeur avec vous !
Isabelle B-S de LYON a écrit le 6 décembre 2023 à 21h37
Chers membres du collectif 85,

A Marie-Pierre, Raymonde, Gérard, Jean-Pierre, Gilles, Ghislaine...

A vous qui avez eu la force de témoigner,

A vous dont on aperçoit les visages dans ce reportage "Le prix d'une vie",

A vous qui avez préféré garder le silence,

A vous qui n'êtes plus là,

Et en pensant à toutes les autres victimes abusées au sein de l'Église,

Je vous remercie de m'avoir, nous avoir partagé votre vécu dans ce reportage que je reçois ce soir.

Je salue votre force de vie, votre authenticité, votre dignité, votre courage.

Je suis choquée d'avoir entendu le frère Claude Marsaud de la congrégation sensée "reconnaître publiquement toutes les victimes" parler de "délits" quand il s'agit de CRIMES (que la justice civile condamne à hauteur de 100 000€ à 150 000€). Le frère ajoute qu'il ne condamne pas les "personnes", juste les "faits". Il veut bien reconnaître les victimes mais pas les violeurs... Et puis que sont les faits sans les personnes ?!

Le seul juge étant Dieu : Non, il nous faut rendre à César et aux personnes abusées ce qui leur revient, et à Dieu ce qui est à Dieu.
Dieu condamne : l'Evangile nous demande de prendre soin des plus petits "ce que vous avez fait aux plus petit d'entre vous, c'est à moi que vous l'avez fait".
Avec une saine colère, Jésus chasse les marchands du Temple qui l'ont souillé. Le corps est le temple de l'âme, l'espace le plus sacré : Qu'aurait-il fait à la place de l'INIRR ?

La colère qui m'habite est du même ordre.
Je suis choquée de l'attitude de l'Église (dont je fais partie depuis que je l'ai choisie adulte il y a 26 ans) et de Antoine GARAPON faussement compatissant, théorisant les phases du parcours de victime, défendant face à Jean-Pierre l'équilibre de "son" "système". Les réponses de Jean-Pierre sont édifiantes mais absolument pas écoutées par M. GARAPON qui n'a pas la délicatesse de M. SAUVÉ. Il culpabilise Jean-Pierre, utilise des cas "plus graves" pour atténuer son préjudice et il menace par un "pas de partenariat", etc... C'est de la manipulation ordinaire...
Et voilà que la victime se retrouve à nouveau face à un système qui ne l'écoute pas.

Ce questionnaire aberrant pour une victime dont le trauma se réveille : plein de questions, auxquelles on ne peut répondre que par oui ou non pour ce que je peux en voir à l'écran et que je n'ai pas trouvé sur internet. Il est demandé à la victime de soupeser elle-même sa souffrance, de revisiter par le menu détail les effets de son trauma sur une échelle de 1 à 7.

Le marchandage de tapis pour mettre une note au préjudice subit me met dans un malaise, un écoeurement certain.
Le plafond arbitraire de 60 000€ par victime me fait bondir.
Il est vrai que le patrimoine de l'Église de France estimé à 8 milliards (comptes, placements, immobilier) selon Complément d'Enquête ne permettrait d'indemniser que 24 000 victimes...
Cette quantification passe à côté, il me semble, du réel besoin de reconnaissance, de comprendre ce qui s'est passé, d'être sûr qu'il est mis tout en oeuvre pour faire que cela ne recommencera plus.
Bravo à Jean-Pierre et à Gérard de ne pas avoir dit Amen. Leur argumentation est exemplaire.
Oui, Jean-Pierre, crions à nos enfants jusqu'à la 7ème génération que leur corps leur appartient.

Au final, oui, l'Église est la première à avoir pris les choses en main sur le sujet et j'espère qu'elle sera Lumière pour le monde par ce qu'elle a entrepris bien imparfaitement, arbitrairement. Le rapport CIASE transmis à la CIVIS a au moins fait bougé les choses.

Oui, la somme d'argent reçue n'est rien au regard de vos années de souffrance, d'errance. Elle ne représente qu'une petite partie de ce que vous avez perdu, payé suite au trauma et pour y survivre.
Elle symbolise néanmoins une reconnaissance et une forme de "compensation".
La réparation, votre restauration, vous appartient en propre.
C'est à vous de construire votre présent et votre avenir notamment avec l'argent reçu, et surtout d'abord vous-même, puis vos familles, vos proches, vos Frères et Soeurs devant l'épreuve.

"En rester là", c'est rendre à César ce qui lui appartient et aller de l'avant pour enfin vivre.

Je vous souhaite de retrouver l'enfant que vous étiez "avant" pour vivre votre vie en hommes et femmes debout,

Je garde vos visages d'enfant, d'adultes aujourd'hui devant mes yeux, dans mon coeur.

Je garde vos rires, vos sourires et vos mots de la fin.

J'aimerais juste vous demander comment ça va aujourd'hui, un an après ?
J'espère sincèrement que la vérité vous a rendu libres.

Bien à vous,

Isabelle

PS : Merci aux auteurs de ce documentaire tout en finesse qui m'a plus marquée que le Complément d'Enquête "Victimes.de l'église : l'impossible réparation".
Martin de Tours a écrit le 6 décembre 2023 à 17h33
Je ne cesse de penser à vous tous, vos témoignages sont affligeants. Continuez de vous battre. On vous entend !! Bon courage.
Bertrand M de Paris a écrit le 6 décembre 2023 à 16h43
Bonjour,
Je viens de visionner sur France 2 "Le prix d'une vie" après avoir lu avec attention le rapport de la CIASE. J'ai eu la chance de ne pas être concerné par les actes immondes qui vous ont été infligés mais je suis absolument indigné par les douleurs profondes et persistantes qui vous ont été faites. Je tenais à vous adresser ma plus sincère admiration pour votre courage dans ce combat inégal et la justesse des mots de chacun. A la vision du reportage je suis dubitatif sur le réel repentir de l'Eglise et la volonté de faire cesser définitivement ce fléau. Mes réflexions qui suivent sont peut être biaisées par le reportage et ma connaissance inexacte de la procédure qui a été suivie mais je suis très surpris qui la rencontre se passe à St Gabriel, chez les frères en fait, cela aurait été plus respectueux de leur part de choisir un lieu neutre (ils sont pour ainsi dire sur le terrain et donc pas de terrain d'égalité). L'indemnisation de 60 000 euros maximum est malheureusement ridicule. Si le principe de la réparation est nécessaire, il est nécessaire que celle ci soit douloureuse par l'institution responsable des tords (on est tout même sur une sorte de "viol en bande organisée"). Et si la vie n'a pas de prix, elle n'est pas sans valeur pécuniaire. Et l'Eglise dispose largement des fonds nécessaires pour une indemnisation plus conséquente. A cet égard, le formulaire qui vous est adressé est indigne car on demande à la victime de bien de positionner par rapport aux autres victimes. C'est à peine croyable et je trouve déplacés les dires de Monsieur Garapon. encore une fois, mais peut être que je me trompe, je ressens une volonté d'inverser les rôles. La façon de procéder reviens en quelque sorte à faire passer le bourreau pour la victime. En effet, c'est la victime qui "doit" accorder son pardon (pour soulager l'institution du poids de la culpabilité) alors que c'est le cheminement inverse qui doit se réaliser. Donc, si la victime ne pardonne pas, elle serait donc "méchante" et mauvaise chrétienne avec son bourreau (système traditionnel). De plus, la notation de la douleur et ses justifications est une système inique car pour moi elle est au maximum et c'est au bourreau de prouver qu'elle est moindre. Par ailleurs, est ce que des avocats sont intervenus pendant la phase d'indemnisation ? Avez vous été assistés par un tiers pour vous accompagner psychologiquement (et rémunéré par l'Eglise) ? je sais très bien que c'est n'est pas l'argent qui vous motive donc n'ayez jamais honte ni de ce qui vous a été fait ni de l'indemnisation qui vous a été "généreusement" accordée. Une dernière chose, aucun moyen financier ne semble être affecté de façon très significative pour prévoir une ensemble de mesures effectives au sein de l'Eglise pour que cela ne se reproduise plus. Si je peux vous aider dans cette démarche, ce serait avec plaisir. Je souhaite à chacun des membres de votre collectif une vie plus apaisée et je suis impressionné par la force et la douceur qui se dégage de chacun d'entre-vous. Bien à vous. Bertrand
Ladmirault de Rennes a écrit le 6 décembre 2023 à 11h20
Bravo pour votre courage, j ai regardé votre témoignage hier. J’ai beaucoup pleuré, j’ai ri aussi avec Raymonde…. Vous avez toute mon admiration. 😍
LE CALVEZ a écrit le 6 décembre 2023 à 9h37
Bonjour à toutes et à tous
Bravo pour vos temoignages, vos paroles et vos silences en disent long. Dommage que le film d'hier 5 décembre 23 était en deuxième partie de programme. En tout cas, c'est la preuve qu'il n'est pas besoin d'être acteur professionnel pour faire passer des messages très forts... vous avez toutes et tous été à la hauteur de ce qu'il fallait passer comme triste vérité. J'espère que d'autres victimes vont se manifester, car jamais un enfant n'est coupable, jamais.
Encore tout mon soutien, je CRIE pour vous ! (Trop bien le titre du livre !).
Heuzé Monique de Nantes a écrit le 5 décembre 2023 à 23h54
Bonjour à tous et toutes.
Je viens de regarder le film sur votre calvaire "le prix d'une vie" sur France 2.
Je voulais juste vous assurer de ma compassion. Je ne suis pas concernée personnellement par ces agissements de prêtres. Attentive cependant aux malheurs des enfants. C'est terrible. J'espère que vous trouverez tous le réconfort et pourrez vivre de nouveau.
Honte à ces prêtres et à leurs supérieurs. Bravo pour votre combat. Quel courage il vous a fallu.
Vous êtes vraiment de belles personnes.